L’autre pouvoir caché de la facilitation

Série Esprit Critique : 10 façons de voir le travail autrement proposées par 10 collaborateurs. Maxime BOURGOIS-COLIN nous a parlé facilitation, en déboulonnant plus d’une idée reçue…

Maxime BOURGOIS-COLIN
Consultant-Formateur

 » La facilitation se nourrit des réalités du travail de chacun pour transformer les collaborateurs en  » collabor-acteurs ».

La facilitation a si bonne presse qu’on l’accueille parfois en sauveur de l’entreprise nouvelle génération. Certains y voient le passe-partout universel qui ouvre la porte de toutes les solutions et ferme celle des conflits.

Pour Maxime, consultant formateur chez HandiexpeRh, il y a bien eu une révélation. Un avant, un après.

Pour lui, les bénéfices réels de la facilitation ne sont d’ailleurs pas toujours où on le pense. Il nous invite à le considérer sous d’autres angles que celui de la proposition devenue un poncif « remettre l’homme au cœur de l’entreprise ».

La facilitation est de la pure logique

Si l’on s’imagine la facilitation comme convoquant un mélange de paroles libérées et de justes intuitions, le tableau est joli mais il est réducteur. Pour Maxime, il importe de voir que derrière ses atours humanistes et libérateurs, la facilitation est d’abord de la logique pure.

Pourquoi logique ? Eh bien dans sa proposition même, puisqu’elle consiste à aller chercher l’info là où elle est, à savoir chez ceux qui pratiquent leur métier au quotidien.

En choisissant de faire émerger des problématiques, et donc des solutions formulées par ceux-là mêmes qui sont impliqués, on revient en fait vers un principe bien souvent oublié : il n’y a pas plus sachant que celui qui fait.

Autrement dit, la facilitation est fondamentalement économe et fonctionnelle dans sa nature.

Elle prend le plus court chemin.

A ce titre, elle est d’une logique implacable

La facilitation est incroyablement neutre

S’il y a bien autre chose que Maxime a pu confirmer au fil de ses interventions, c’est que la facilitation est particulièrement neutre, au sens où elle s’attache aux faits, au factuel.

Il intervient sur des sujets qui peuvent porter sur des problématiques dites « sensibles », où se jouent beaucoup d’émotionnel, comme les risques psychosociaux, le handicap et la qualité de vie au travail. Alors que ces thématiques sont toutes particulièrement propices à l’expression de subjectivités et de partis pris, elles peuvent être utilisées comme tremplin vers du factuel, une plus grande neutralité. Maxime revendique la grande valeur ajoutée de cette neutralité : la méthodologie permet de s’en remettre aux faits et à leurs imbrications, en allant plus loin que le facteur émotion. Il faut savoir le connaitre, le reconnaître, mais aussi aller chercher l’objet qui se trouve derrière.

La facilitation bloque les processus « boomerang »

Ces fameux processus où le point de départ et le point d’arrivée sont les mêmes : j’arrive avec une problématique pour laquelle j’ai pré-identifié une cause, ou que j’observe à travers mes lunettes personnelles, je tente de la résoudre à l’aune de mon postulat initial, je reviens à la case départ…

Or depuis 3 ans qu’il accompagne des entreprises, Maxime a relevé un autre point capital dans les bénéfices de l’approche facilitatrice. Oui, il y a toujours un point de départ spécifique (un diagnostic des risques psychosociaux, un gros turnover sur un poste spécifique, des problématiques managériales), mais il ne constitue que rarement le point d’arrivée. Le diagnostic partagé et la décision auxquels aboutissent les ateliers ont trouvé leur propre chemin, qui souvent n’était justement pas prévisible.

La facilitation, puisqu’elle va débusquer le factuel ne s’encombre pas de ce que le consultant pourrait s’être fait à l’avance comme idée, des ses domaines de prédilection ou des limites de ses expertises.Idem pour les personnes qui participent aux ateliers : la facilitation se nourrit des réalités du travail de chacun pour transformer les collaborateurs en « collabor-acteurs!